Artist: | Jacques Higelin (Français) |
User: | Thierry Lefèvre |
Duration: | 130 seconds |
Delay: | 12 seconds |
Chord names: | Not defined |
Abusive: | |
Comment: | - |
La nuit promet d'être belle
Car voici qu'au fond du ciel
Apparaît la lune rousse
Saisi d'une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses
Valets volages et vulgaires
Ouvrez mon sarcophage
Et vous, pages pervers
Courrez au cimetière
Prévenez de ma part
Mes amis nécrophages
Que ce soir, nous sommes attendus dans les marécages
Voici mon message
Cauchemards, fantômes et squelettes
Laissez flotter vos idées noires
Près de la marre aux oubliettes
Tenue de suaire obligatoire
Lutins, lucioles, feux-follets
Elfes, faunes et farfadets
S'effraient de mes grands carnassiers
Une muse un peu dodue
Me dit d'un air entendu
"Vous auriez pu vous raser"
Comme je lui fais remarquer
Deux-trois pendus attablés
Qui sont venus sans cravate
J'vous fais remarquer
Elle me lance un oeil hagard
Et vomit sans crier gare
Quelques vipères écarlates
Vampires éblouis par de lubriques vestales
Égéries insatiables chevauchant des Walkyries
Infernal appétit de frénésie bacchanale
Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie
Envois
Satyres joufflus, boucs émissaires
Gargouilles émues, fières gorgones
Laissez ma couronne aux sorcières
Et mes chimères à la licorne
Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition
L'air tellement accablé
Qu'on lui donnerait volontiers
Le Bon Dieu sans confession
S'il ne laissait, malicieux
Courir le bout de sa queue
Devant ses yeux maléfiques
Et ne se dressait d'un bond
Dans un concert de jurons
Disant d'un ton pathétique
Que les damnés obscènes
Cyniques et corrompus
Fassent griefs de leur peines
À ceux qu'ils ont élus
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables
En sont venus à douter d'eux-mêmes
Quel dédain suprême
Mais, déjà, le ciel blanchit
Esprits, je vous remercie
De m'avoir si bien reçu
Cocher, lugubre et bossu
Déposez-moi au manoir
Et lâchez ce crucifix
Décrochez-moi ces gousses d'ail
Qui déshonorent mon portail
Et me chercher sans retard
L'ami qui soigne et guérit
La folie qui m'accompagne
Et jamais ne m'a trahi
Champagne